BAD HABIT interview

Publié le par HeavySoundSystem - leppard62


English version

 

En 2005, les suédois de BAD HABIT créaient la surprise avec un album au son des plus inattendus ([hear-say]) après sept longues années d’absence. Fort du succès obtenu lors de ce retour, le groupe nous revient « rapidement » en ce début 2009 avec ABOVE AND BEYOND. HAL MARABEL, guitariste et leader du groupe, nous délivre ses impressions sur ce qui est déjà considéré comme la suite de ADULT ORIENTATION, le meilleur album du groupe à ce jour. Sept ans de réflexion, cela donne envie de parler…


 

Bonjour HAL ! Bienvenue dans le HEAVY SOUND SYSTEM !

Veux-tu dans un premier temps de présenter, nous raconter comment tu en es arrivé à la musique et nous résumer la carrière de BAD HABIT en quelques mots ?

 

HAL MARABEL : Waouh ! En quelques mots, cela va être difficile. Je suis donc guitariste et j’ai commencé à jouer à l’âge de quatorze ans avec mon premier groupe. C’était dans les années 70. Ceci pour dire que j’étais assez âgé pour jouer durant cette période… Euh, BAD HABIT a réalisé de nombreux albums en grande majorité mélodiques avec un style assez Rock et des guitares plutôt heavy. Notre album précédent a été le plus heavy ([hear-say]) avec des racines toutefois mélodiques. C’est typique du son BAD HABIT.

 

Qui avait tant de « mauvaises habitudes » pour que le groupe porte ce nom ?

 

HAL MARABEL : Yeah ! Ah ! En 1986, nos vies étaient bien différentes. C’était assez Rock’n’Roll, des fêtes, les filles… Le nom s’appropriait à cette période précise. Aujourd’hui et bien des années plus tard, nous avons des enfants en bas âge et des familles et nous gérons nos vies différemment. Ce ne sont pas de « mauvaises habitudes » du présent. Nous avons pris ce nom, nous avons dû continuer avec… (rires)

Si nous devions débuter aujourd’hui, nous ne nous appellerions plus BAD HABIT, non !

 

Cette fois-ci, l’attente n’a pas été trop longue pour voir sortir un nouvel album ! Votre précédente réalisation datait de 2005 après un break de sept années. Etait-ce d’ailleurs un break ou un split ?

 

Achetez-le sur AMAZON ! Cliquez !HAL MARABEL : Non, je dirais que c’était un long break. Après l’album, ADULT ORIENTATION en 1998, nous avons donné des concerts l’année qui a suivi et nous étions en désaccord quant à la direction à prendre musicalement. Nous avons donc pensé que chacun devait faire de son côté ce qu’il souhaitait. Mon propre projet a été ARENA FROM SWEDEN. Je voulais quelque chose de plus Pop Rock. C’était donc la principale raison sans pour autant avoir mis fin au groupe. Nous avons pensé : « Faisons une pause et nous reprendrons quant l’énergie sera de retour. Nous nous assiérons et alors, nous discuterons d’un nouvel album… ». Et cela a pris sept ans ! (rires)

 

Quoiqu’il en soit, cela a été bénéfique puisque vous avez toujours la flamme pour BAD HABIT !

 

HAL MARABEL : Oh yeah !  Avec l’album précédent réalisé chez FRONTIERS qui était plus heavy, high-tech avec de nouvelles expériences technologiques, nous avons pris du bon temps en nous retrouvant. Une bonne ambiance régnait et nous avions déjà à l’esprit d’en enregistrer un nouveau. ABOVE AND BEYOND a nécessité un an d’écriture, on peut dire ici que nous avons pris un break de deux ans… L’énergie est donc de retour !        

 

 

AOR HEAVEN est votre nouveau label. Vous en avez beaucoup changé : BLACK BIRD RECORDS, MTM, FRONTIERS… Ces labels ont-ils fait des erreurs ?

 

HAL MARABEL : (rires) Pour exemple, FRONTIERS a un excellent marketing mais nous avons pensé que ce genre de label a tant de groupes à promouvoir… Ce que je veux dire, c’est que la sortie d’un album demande une grande attention sur une courte période. Il nous fallait donc un label avec une autre approche. Un label qui prête plus attention au groupe.

 

Tu dis que vous manquiez d’attention mais pourtant trois sorties par mois en moyenne pour un label, tu penses que c’est beaucoup ?

 

HAL MARABEL : Je crois qu’il en sortait plus à l’époque, quatre ou cinq. C’est beaucoup si tu veux travailler de près avec un groupe. Cette fois-ci nous voulions pour l’album ABOVE AND BEYOND une promotion plus proche sur une plus longue période.

 

Parlons donc de ce nouvel album ABOVE AND BEYOND ! Quels en sont les retours ?

 

HAL MARABEL : Cela commence juste mais cela reste positif. Bien plus positif que nous l’espérions ! Je pense que les fans seront contents de nous voir revenir dans un registre plus mélodique à la BAD HABIT . Pour ceux qui viennent de nous découvrir, ils sont très satisfaits de cet album. Les chroniques sont très positives !

 

Vous semblez reprendre où vous vous étiez arrêtés avec ADULT ORIENTATION. Es-tu d’accord avec cela ? 

 

HAL MARABEL : Oui. Je pense cela d’une certaine façon, oui. C’est intentionnellement que nous avons souhaité une certaine continuité. A la différence de groupes qui ne développent pas leur style, leur son ou qui ne grandissent pas, nous avons voulu une même approche qu’avec ADULT ORIENTATION mais en prouvant  que nous avons beaucoup progressé. Nous sommes pas le genre de musiciens à reproduire le son que nous avions il y a dix ans. Je te dis donc oui mais avec cette nuance.

 

Dirais-tu que [hear-say] est un dérapage ou vouliez-vous simplement un nouveau son  après ce break de sept ans ?

 

HAL MARABEL : C’est exactement ce que tu dis. Nous souhaitions nous essayer à quelque chose de nouveau avec les mélodies et les harmonies qui permettent de nous reconnaître mais avec un son complètement différent. C’était important pour nous de le faire en 2005 et je n’en changerais rien. Mais nous voulions revenir à nos racines après cet album.

 

ABOVE AND BEYOND  est à mon goût une production mélodique au son très moderne avec une guitare très « puissante ». Dirais-tu la même chose ? Quelle en est l’ambiance selon toi ?

 

HAL MARABEL : Je te remercie. Nous le voulions effectivement mélodique mais avec des guitares énergiques et heavy. Une énergie Rock… Les guitares ont toujours été une pièce importante du son BAD HABIT. Elles doivent être prédominantes car nous sommes un Rock Band !

 

Je ne te demanderai pas de commenter chacune des compositions mais ce que je constate c’est que c’est un album de « lover » ! Si j’ai manqué une chanson qui ne parle pas d’amour, dis-le moi !

 

HAL MARABEL : (rires) Je pense que c’est CALLING YOUR NAME… Non ! Ce n’est pas sur l’édition européenne, c’est sur la japonaise ! C’est une chanson signée par PATRIK (SÖDERGREN). C’est probablement la seule qui ne parle pas d’amour. Pour reprendre ce que tu dis, c’est bien un « lover » album !  La plupart de nos albums le sont toutefois. J’écris des chansons d’amour consciemment. C’est l’amour qui fait tourner le monde. Je sais, c’est cliché mais c’est vrai pour moi et j’essaye de l’exploiter de toutes les manières possibles. 


L’amour signifie donc beaucoup pour toi…

 

HAL MARABEL : Oh oui ! Maintenant que je suis plus âgé, j’éprouve un amour fantastique comme tu dois l’éprouver toi-même pour tes enfants, c’est celui de ma fille (six ans). Quand j’ai eu ma fille, j’ai découvert une autre définition de l’amour. Il y a d’autre formes d’amour…

 

Tes textes te sont donc inspirés de situations personnelles ou parles-tu d’amour de façon générale ?

 

HAL MARABEL : On me pose souvent cette question… C’est un mix des deux. Des chansons du nouvel album sont spécifiques comme SURRENDER, un genre de ballade mélancolique qui traite de mon père maintenant décédé… D’autres s’adressent à ma fiancée ou l’inspiration vient d’histoires que tu vois dans des films ou à la télé. Tu intègres donc à cela ta propre émotion et ta touche personnelle.

 

Mais est-ce facile d’écrire des chansons d’amour ? « Tu m’as quitté, je te quitte, je t’aime, je ne t’aime plus, reviens, vas t’en… ». Arrives-tu  toujours à trouver l’inspiration ?

 

HAL MARABEL : (rires) Je vois ce que tu veux dire car c’est bourré de clichés. Je pense que ce ne sont pas seulement des paroles qui sont simples lorsque tu les lis. C’est aussi la musique, la façon de chanter, les arrangements qui donnent une image, un contexte. La différence se fait entre le simple fait de lire des paroles et celui d’écouter la chanson. BAD HABIT a un style bien distinct et je pense que si nos textes étaient joués par d’autres groupes, ils en seraient bien plus clichés. J’en suis convaincu.

 


Sur le précédent album, on trouvait le titre I’LL BE THE ONE et sur le nouveau, LET ME BE THE ONE… S’agit-il de la suite et fin de l’histoire ?

 

HAL MARABEL : (rires) Non… Lorsque je définis les titres, je me dis parfois « oh, m***e, j’ai déjà donné ce titre à une autre chanson ! ». Mais cela ne dérange pas plus que cela s’ils  ressemblent à des titres déjà donnés tant qu’ils conviennent. Je pense que c’est bien aussi dans le sens où les gens vont reconnaître : « oh ! ça ressemble à ceci ou à cet album… ».

 

La plupart des textes sont optimistes, positifs à l’exception du titre d’ouverture I DON’T WANT YOU. En effet, l’amour blesse parfois. Tu ne veux garder que le côté positif sur l’ensemble de tes textes ?       

 

HAL MARABEL : Non, je pense comme tu l’as dit qu’il faut en garder les deux facettes. En amour, il y a des hauts et des bas…

 

Cependant quand j’écoute ABOVE AND BEYOND, tu sembles être plus positif que l’inverse.

 

HAL MARABEL : Oui. C’est l’état d’esprit de tous. Nous sommes pour la plupart heureux et il en ressort donc des mélodies joyeuses avec des textes positifs. La première chanson est négative sans l’être vraiment… C’est le fait d’attendre qui est négatif mais cela rend fort ; tu tournes une situation à ton avantage et par la même occasion tu détournes la frustration.  

 

Bien que les textes de JUST A HEARTBEAT AWAY ne soient pas tristes, son riff paraît tragique…

 

HAL MARABEL : Mmm, oui… Le riff traduit la frustration de ne pas pouvoir être avec quelqu’un que tu aimes. L’amour est là mais très loin. C’est la composante de cette chanson.

 

J’imagine que nombreux sont ceux qui t’ont parlé de l’intro de A LOT TO LEARN qui ressemble à un hit de U2 : WITH OR WITHOUT YOU.

 

HAL MARABEL : (rires) Tout à fait ! Nous avons de nombreuses et différentes influences dans le groupe et c’est ce qui donne le son BAD HABIT. Mais une chose sur laquelle nous pouvons nous entendre, c’est que nous admirons U2. Ceci étant, c’est une chanson composée il y a quelques années déjà. Nous avons toujours pensé qu’elle devait figurer sur un album de BAD HABIT. Nous l’avons arrangée et ajoutée à notre nouvel album. Peu importe les différentes approches tentées, c’est au final que nous avons réalisé que cela ressemblait à quelque chose de déjà entendu ! Mais lorsqu’on écoute les paroles alors que le premier couplet commence, cela n’y ressemble plus du tout. La volonté n’a pas été de copier, c’est un peu un hommage.

 

Il est vrai qu’à la première écoute, j’ai pensé que vous faisiez une reprise. Mais très vite, nous n’entendons plus cette ligne de basse.

 

HAL MARABEL : Si les textes et les mélodies avaient ressemblé à U2, nous aurions tout annulé.

 

Toujours à propos d’amour, penses-tu que les « sweden lovers » soient meilleurs que les « french lovers » ?  

 

HAL MARABEL : (rires) Non, c’est juste une histoire d’humanité et de caractère, peu importe la nationalité et les cultures, le plus intéressant est de ne faire qu’un.

 

Achetez-le sur AMAZON ! Cliquez !Tu as dit à propos de votre album précédent [hear-say] qu’il était un mix des anciens sons BAD HABIT et de nouveaux ingrédients, notamment en matière de claviers et de rythmes. Ne penses-tu pas que cela a laissé pensé qu’il n’y avait pas de batteur mais plutôt une boîte à rythmes ?

 

HAL MARABEL : Oui, c’était une approche différente de ce que nous avions pu réaliser avant. Nous avons tout quantifié et rendu le tout plus mécanique plutôt qu’acoustique. Nous voulions quelque chose de différent au niveau de la batterie.

  


Vous étiez aussi plus agressifs et éloignés de l’AOR , comment votre fan base a-t-elle réagi ?  

 

HAL MARABEL : Les critiques étaient dans l’ensemble positives. De nombreux fans qui appréciaient notre aspect mélodique souhaitant entendre un son plus heavy. C’est ce qui a décidé le groupe à régir dans ce sens. Ils étaient très contents de l’album [hear-say] au dépens des fans purs et durs qui ont été déçus…

 

Que penses-tu du Rock mélodique actuel en Suède et en Europe ?

 

HAL MARABEL : Je pense que l’AOR bénéficie d’un certain regain avec des groupes comme HEAT que j’ai vu jouer live il y a quelques mois. Je pense que l’erreur de beaucoup de groupes est de jouer de l’AOR comme ils le jouaient dans les 80’s. C’est une grosse erreur ! Beaucoup de gens pourraient s’intéresser à l’AOR mais ils n’apprécient pas les vieux sons et veulent en entendre de plus modernes. C’est ce que nous avons essayé de communiquer avec notre nouvel album. Tu peux être proche des harmonies AOR en restant flexible avec l’expérimentation de nouveaux sons et en jouant différemment… Tous les types de Rock reviennent en force mais sous une forme différente. Si tu écoutes le nouveau single de PINK, c’est mélodique, la production est Rock. Ils ont réalisé qu’il fallait un nouvel emballage pour les consommateurs… Vouloir sonner comme il y a vingt ans n’est pas le meilleur moyen.

 

Comme tu le dis le Rock semble revenir mais les radios en France par exemple font penser qu’il n’existe que le R’N’B et le Rap. Même chose aux States et l’on constate que beaucoup d’artistes américains viennent chercher un label en Europe car il leur semble que la musique soit plus orientée Rock mélodique.

 

HAL MARABEL : Je le reconnais également, c’est la même chose en Suède. Les radios travaillent en réseau et les majors en prennent le contrôle. Les playlists sont établies à l’exception des radios indépendantes spécialisées. Les grosses radios sont contrôlées et c’est une erreur. Autrefois, c’est l’animateur radio qui faisait la promo d’un disque et cela devenait un hit !

 


Une question plus personnelle. J’ai pu lire que tu travailles dans une société pharmaceutique.   

 

HAL MARABEL : J’ai travaillé jusqu’au 1er janvier de cette année ! J’ai désormais ma propre entreprise en communication dans le domaine médical.

 

N’avez-vous jamais vécu de votre musique ?

 

HAL MARABEL : Non ! C’est très dur d’en vivre. Il faut travailler avec un grand groupe ou un grand artiste. Ou il faut écrire pour d’autres et connaître beaucoup de monde. Un ou deux gros hits peuvent te faire vivre.  

 

Ressens-tu une certaine frustration ou la musique est-elle pour toi un simple plaisir ?

 

HAL MARABEL : Quelques années en arrière, j’étais frustré. C’est aujourd’hui devenu une question de plaisir. La musique est ce que j’aime le plus et elle ne doit être qu’une question d’amusement. Si la musique devient un objet de frustration et absorbe ton énergie, cela devient néfaste à la créativité. Je crée donc plus quand je suis en harmonie et relaxé. Je prends du plaisir à ce moment là.    

 

Quels sont les métiers de tes collègues ?

 

HAL MARABEL : PATRIK, le bassiste, travaille pour une compagnie téléphonique. SVEN, le guitariste, travaille actuellement en Angleterre en tant que formateur à la vente pour une entreprise pharmaceutique. Il voyage beaucoup en Europe. BAX, notre chanteur, est capitaine de vol pour la compagnie aérienne SKYWAYS.

 

Il délivre ses messages en chantant ?

 

HAL MARABEL : Il s’entraîne quand il le peut et où il le peut ! Ce qui amuse parfois ceux qui l’entourent mais jamais quand il est à son poste, il le pourrait (rires).

 

Est-il facile de tous vous rassembler pour écrire et jouer ?

 

HAL MARABEL : Nos lieux d’habitation sont proches. Le plus dur est d’être ensemble pour des prestations en concerts. Il nous faut des dates bien spécifiques pour que tous puissent les assurer, c’est toujours un challenge ! Nous avons tous à l’esprit de jouer, nous nous en arrangeons donc.

 

BAD HABIT n’a jamais été un groupe de tournée.

 

HAL MARABEL : Non. Mais cette année, j’aimerais que nous fassions une courte tournée, quelques festivals. Ce serait parfait.

 

Des dates sont-elles déjà planifiées ?        

 

HAL MARABEL : Des discussions sont en cours. Et nous allons faire le point sur le retour de notre album dans les différents pays et voir comment rejoindre des festivals.

 


Des rares dates que vous ayez données, vous vous êtes produits au FIREFEST en Angleterre voilà deux ans et sans votre batteur !

 

HAL MARABEL : Il n’était pas disponible, nous avons joué « unplugged ». Nous jouions lors de la première soirée, le vendredi. Nous sommes actuellement en discussion pour la prochaine édition. Je pense qu’ils vont se concentrer un peu plus sur le premier soir. Il y aura plus de groupes connus.

 


Pourtant il était annoncé qu’il n’y aurait pas d’édition 2009 !

 

HAL MARABEL : Ca n’est pas ce que j’ai entendu !

 

D’autres projets pour 2009 à l’exception de quelques concerts ?

 

HAL MARABEL : Je pense que nous allons nous concentrer sur la promotion au Japon où l’album sera disponible en mars.

 

HAL, je te remercie pour cette sympathique interview !

 

HAL MARABEL : C’est moi ! Des questions intéressantes !  Take care !

      

 

BAD HABIT interview – entretien téléphonique du 19/01/2009


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