TALL STORIES - Skyscraper (2009)- STEVE AUGERI interview - Frontiers Records - HEAVY SOUND SYSTEM

Publié le par HeavySoundSystem - leppard62

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D’ordinaire, une interview de trente, voire quarante minutes, c’est court... Deux heures ordinaires, c’est long… Mais avec STEVE AUGERI, une interview de deux heures, c’est flash ! Deux heures durant, il revient sur : le passé de TALL STORIES, sa courte aventure avec TYKETTO et MSG (oui, oui !), son expérience avec JOURNEY (hélas interrompue par la maladie) et bien entendu sur son nouvel album SKYSCRAPER qui nous fait dériver vers des sujets aussi divers que variés ! Si nous devions octroyer un AWARD de la modestie ou de la sagesse, c’est à STEVE qu’il faudrait la décerner tant il reste les pieds sur terre. La lecture qui vous attend est longue, très longue… mais vous allez certainement trouver dans les lignes qui suivent l’interview la plus complète qui soit sur le net ! Je manque de modestie pour ma part ? Pourquoi le devrais-je ? Lisez plutôt !

 

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Bonjour STEVE ! Bienvenue dans le HEAVY SOUND SYSTEM !

 

Veux-tu nous dire comment tu en es arrivé à la musique ?

 

Dans les années 60, mon père écoutait de la country western, ce qui était rare pour quelqu’un de New York City. Une seule radio en diffusait. Il y a eu une petite étincelle en moi et cela m’a ouvert à différents styles comme JOHNNY CASH. Quand j’ai découvert les BEATLES lors d’un show TV, aussi jeune que j’étais, j’ai su que je voulais faire comme ces gars. Enfant, j’ai appris à jouer de la clarinette et du saxophone. La première fois que je me suis rendu à un spectacle de Rock’n’Roll, c’était pour mon anniversaire. Mon frère m’y avait emmené pour mes quinze ans. C’était HUMBLE PIE. Et depuis ce jour, j’ai voulu faire du Rock’n’Roll. 

 

TALL STORIES n’est pas une histoire nouvelle. Tout a commencé dans les années 90 avec un bon album de Rock mélodique. C’était un des meilleurs albums qu’il ait été donné d’entendre dans le style. Je me souviens de STEELHEART, WINGER, TYKETTO, SLAUGHTER et d’autres encore… Le succès aurait dû venir aussi pour TALL STORIES. Que s’est-il passé ? A ton avis, le Grunge n’a-t-il pas tué le Rock mélodique et le Hard Rock US ?       

 

Je pense en partie oui. Mais cela n’est pas le seul facteur qui a tué le Rock mélodique. Je pense que beaucoup de musiques et de modes en règle générale sont remplacées par des nouveautés. Cela les rafraîchit et apporte quelque chose de plus intéressant. Je pressentais ce changement deux ou trois ans avant et c’est arrivé !

Malheureusement, pour TALL STORIES, je ne connais pas la raison pour laquelle nous n’avons pas continué. Peut-être l’époque n’était-elle pas favorable au groupe. TALL STORIES a joué ses derniers shows à Paris en… 1996 dans un club, le Chesterfield.

 

Penses-tu que les médias sont aussi fautifs ?

 

Les médias peuvent t’aider ou non. D’une petite nouvelle, ils peuvent en faire la une. Cela a toujours été, c’est la vie…  Tu sais quand le Grunge est arrivé, j’ai adoré certains groupes ! Malheureusement, cela a mis fin à une partie de ma carrière à ce moment-là… J’ai aimé SOUNDGARDEN. STP (STONE TEMPLE PILOTS) jouaient de façon originale avec des éléments que j’apprécie dans le Rock’n’Roll. J’aimais beaucoup STP. 

 

Qu’en est-il de NIRVANA qui a été le groupe le plus médiatisé dans le genre ?

 

C’est marrant, je ne me suis jamais appliqué à les apprécier avant que le mouvement Grunge ne disparaisse (rires). Peut-être parce qu’ils s’adressaient aux plus jeunes. Aujourd’hui, je vois en KURT COBAIN le génie et de même pour DAVE GROHL qui est excellent musicien avec les FOO FIGHTERS. Je n’ai vraiment appris à les apprécier que bien plus tard…

 

Pour revenir à ce que nous disions précédemment, nous avons essayé de jouer du mieux que l’on pouvait et d’écrire les meilleures chansons possibles. Nous étions quatre individus aux différentes personnalités. Si cela sonne Rock’n’Roll, tu es considéré comme un groupe de Rock’n’Roll. Par chance nous avons écrit des chansons plus funk, plus soul, peu importe ce que les gens en pensait car c’était notre méthode d’écriture. Une chanson est ce que tu représentes et tu es forcément apparenté à une catégorie. Pour ma part, j’ai été influencé par ce qu’écoutait mon père : OTIS REDDING ou JACKIE WILSON. J’ai également une grande admiration pour STEVE PERRY. La première fois que j’ai entendu JOURNEY, j’ai accroché. J’ai été influencé par tout cela… mais c’est une interview pour HEAVY SOUND SYSTEM, tout cela n’a rien à voir…

 

Bien au contraire, vas-y !

 

Cela dit, j’ai été également été influencé par BLACK SABBATH. Quand j’étais gamin, je jouais les  disques de SABBATH, DEEP PURPLE et LED ZEPPELIN. Si tu as eu l’opportunité d’écouter SKYSCRAPER, tu as pu constater l’influence de ces groupes. Nous n’avons jamais joué aussi heavy. C’est du Rock’n’Roll, du Classic Rock. Je m’apparente à cette catégorie.

 

Nous reviendrons sur SKYSCRAPER plus tard si tu veux bien… Parlons encore de ton passé. Tu as remplacé le chanteur et fondateur de TYKETTO, DANNY VAUGHN et enregistré l’album SHINE en 1995. Le groupe s’est séparé l’année qui a suivi, peux-tu nous parler de cette expérience ?

 

L’histoire de TYKETTO est très intéressante. Alors que nous revenions de Paris, ils m’ont appelé en me disant qu’ils enregistraient un nouveau disque. Ils m’ont demandé si je voulais leur écrire quelques chansons. Ils vivaient à une heure de route de New York dans une belle ville près de la mer. Je me suis dit pourquoi ne pas m’y rendre tous les jours en voiture. Au moment où nous nous sommes assis, ces gars m’ont apporté de l’air frais en comparaison à la sombre période que je vivais avec TALL STORIES. Leurs attitudes reflétaient un rayon de soleil ! Ils étaient très positifs et pleins d’énergie. Nous avons écrit deux semaines durant. A la fin de ces deux semaines, ils m’ont fait asseoir et m’ont dit la vérité : DANNY avait quitté le groupe. En fait, ils m’ont testé afin de déceler nos compatibilités… Ils m’ont alors demandé de chanter pour le groupe ! J’en ai été très flatté après ces deux semaines que nous venions de passer à créer. J’avais besoin d’une nuit pour y réfléchir et j’y suis retourné le lendemain pour donner ma réponse car l’idée était bonne. Malheureusement, TALL STORIES touchait à sa fin et c’était pour moi un nouveau départ !

 

tallstoriesmainpic.jpgC’est donc ainsi que TALL STORIES s’est éteint ?

 

Une année auparavant notre batteur nous avait quitté et nous tournions avec un batteur de sessions... J’ai oublié son nom ! Il va me tuer ! C’était un batteur formidable. Enfin, ce que je voulais dire, c’est que nous prenions des directions différentes et sans issue puisque l’on nous claquait les portes au nez. Cela devenait de plus en plus difficile de remettre le groupe sur les rails et de rester ensemble. TYKETTO était donc pour moi une solution. Cependant TYKETTO se voulait être un nouveau groupe avec une toute nouvelle direction. C’était le plan ! L’album une fois enregistré, le label a annoncé qu’il ne le sortirait pas sous le nom de TYKETTO parce que DANNY était le chanteur aimé des fans et le groupe avait pris une nouvelle direction musicale. Si c’était à refaire, je dirais : « s’il vous plaît, changez  de nom et nous aurons notre chance ! ».

 

Puis... JOURNEY en 1998 ! Alors que tu t’étais retiré du cercle musical, NEAL SCHON a pris contact avec toi. Il cherchait un remplaçant à STEVE PERRY. Quelle a été ta réaction ?

 

Oh, non ! Je n’y ai pas cru. Je travaillais dans un magasin de vêtements GAP dans l’entre-temps qui séparait JOURNEY de TYKETTO. Je faisais de la maintenance, de la peinture, je fixais des portes, je changeais des toilettes… (il rit). Je suis issu de formation en construction… Enfin, j’ai donc reçu l’appel de quelqu’un disant être NEAL SCHON. J’ai pensé que c’était une blague de mon frère au téléphone ! Je l’ai appelé et il m’a dit que cela n’était pas lui… Je me suis donc rendu aux auditions avec d’autres chanteurs et tout a fonctionné pour moi ! Cela a complètement changé ma vie !

 

Je veux bien le croire ! C’était un gros challenge !

 

Oui, tu peux. Un gros challenge en effet. Le milieu d’où je suis issu est totalement différent dans la manière de chanter le Rock’n’Roll. J’étais en bas de l’échelle et je devais en atteindre le sommet. J’ai donc intégré une école de chant. STEVE était très technicien, cela ne pouvait se faire sans effort. J’ai pris des cours très intensifs qui ont payé. J’étais habitué à jouer des shows de trente ou quarante minutes, d’une heure au plus le week-end. C’est un grand saut lorsque tu en fais une profession. Quand JOURNEY joue des shows de deux ou trois heures, tu dois être indestructible, tu dois être un animal ! Il y avait donc beaucoup de choses à changer dans ma vie et dans son conditionnement. Je me devais de respecter également mon prédécesseur pour arriver à son niveau. C’est une sacrée tache de faire cela tous les soirs avec facilité et cela avait l’air facile pour lui. C’est un chanteur très brillant.

 

Quel honneur pour toi que d’être contacté par NEAL en personne !

 

Absolument ! Je me suis rendu à SAN FRANCISCO pour les auditions qui se déroulaient en cinq jours. A la fin du processus, je me suis tourné vers l’un d’eux et, très honnêtement et très sincèrement, j’ai dit : « si l’on ne bosse pas ensemble, peu importe car j’aurai une belle histoire à raconter à mes enfants et petits enfants ». Le plus important pour moi, c’est qu’ils aient fait le pas en m’appelant alors que je n’avais pas chanté depuis deux ans et ceci m’a inspiré et m’a aidé à me remettre au chant en rentrant à la maison. Peu de temps après, ils me contactaient pour rejoindre le groupe…

Comme je te le disais, ces cinq jours m’ont redonné goût à ma passion qu’est celle de chanter. Je leur en suis gré rien que pour cela car la passion de ma vie, c’est la musique ! Il s’est quand même écoulé deux années sans que j’en fasse.

Je suis très fier de cela car c’est un super job si tu sais l’obtenir. Quelle que soit ta passion, si tu la vis, tu es un homme chanceux. On dit : « si tu aimes ce que tu fais, tu ne travailles pas un jour de ta vie ». C’est une belle expression.  

 

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Tu as donc enregistré trois albums avec JOURNEY, t’a-t-il été aisé de remplacer STEVE PERRY face à sa fan base ? 

 

Initialement, non ! Pas du tout ! J’ai pris une bonne leçon avec TYKETTO. J’ai appris ce qu’il fallait et ne pas faire. Quand j’ai rejoint JOURNEY, j’ai essayé de ne pas répéter les mêmes erreurs. Je voulais rester le plus authentique possible en respectant les fans.

 

Je suis d’accord avec toi mais tu ne peux pas rester toi-même à cent pour cent dans une telle situation.

 

C’est vrai ! Il y a une à ligne à suivre… D’un côté, tu as un pied dans un groupe bien établi et de l’autre, celui sur lequel repose ta propre identité et qui doit te permettre de ne pas la perdre… Je crois que j’ai oublié de me focaliser là-dessus après quelques années. Tu as raison, dès que tu sonnes trop comme STEVE PERRY, les gens te prennent pour un clone. Honnêtement, j’ai toujours essayé de ne pas l’imiter. Par chance, à mon avis, nous avons des similitudes… Des similitudes ! J’en avais assez qu’on dise : « hey, il sonne comme STEVE !”. Pour moi, cela fonctionnait et je peux dire que je n’ai jamais cherché à l’imiter.

 

Et tu as été remplacé par JEFF SCOTT SOTO qui lui, on peut le dire aussi, ne sonne absolument pas comme PERRY. 

 

JEFF SCOTT SOTO a une voix très dynamique et il ne sonne pas comme STEVE PERRY. Mais il peut chanter comme STEVE ! JEFF a une voix formidable avec laquelle il peut faire beaucoup de choses. Je me souviens qu’il pouvait le faire lors des shows. Il te suffit de pousser un petit peu la voix pour essayer d’imiter… Mais tu y perds le respect de toi-même, tu te perds toi-même !

 

Tu as eu hélas des problèmes vocaux, comment as-tu vécu cette triste situation ?

 

Une situation vraiment triste ! La vérité était que j’étais très malade. Il y a quelques semaines, c’était mon anniversaire et en 2006, à cette même époque, j’étais hospitalisé. Cela m’a beaucoup affecté physiquement. J’avais besoin de repos alors que nous allions commencer une immense tournée comme jamais nous n’avions monté. Une tournée avec DEF LEPPARD, une tournée que nous avions préparée huit années durant et ma santé n’était pas de la partie… J’ai fait cinq ou six shows et j’ai du retourner à l’hôpital encore. Je devais donc m’arrêter et eux continuer… Cela n’était pas la meilleure chose qui puisse m’arriver ! J’aurais préféré être en vacances lorsque c’est arrivé. La « machine »  JOURNEY est une puissante machine, une locomotive. Quand elle se met en marche, on ne peut pas l’arrêter. Ils ont par bonheur trouvé JEFF qui était disponible pour jouer avec eux et garder le job. C’est ce qui c’est passé. C’est triste pour moi, j’ai du quitter le groupe en me demandant ce que j’allais faire après cela.

Les docteurs m’ont demandé de fermer la bouche pendant six mois sans que je puisse parler ou chanter. Après ces six mois, je me suis rendu dans un centre spécialisé dans le Tennessee et de brillants docteurs m’ont sauvé, ils ont sauvé ma voix.  Je suis très chanceux et je leur dois beaucoup. Grâce à eux, je vis encore aujourd’hui et je peux raconter mon histoire et toujours chanter.  

 

Comment ceci t’est-il arrivé ? Etait-ce le fait de chanter ou était-ce maladif ?

 

C’était les deux. C’est arrivé du fait d’avoir tourné tant d’années… C’est aussi de ma faute si je suis tombé malade. Si par dessus cela, tu essayes de chanter, ton corps ne suit pas et tu compliques la situation. Le plus important que j’avais à faire et je l’ai fait, était de me mettre sur la touche et de me reposer. Cela n’était pas la solution parfaite que je souhaitais mais c’était la seule. Si j’avais continué, j’aurais été plus malade encore et j’aurais définitivement perdu ma voix. Généralement, les chanteurs dans se cas se font opérer des cordes vocales mais pour moi, il me fallait en plus me reposer. D’où une longue convalescence qui m’a mené hors de la scène sans les spot lights, sans cette belle lumière, dans le noir…

 

Comme tu le disais, la « machine » JOURNEY devait continuer mais as-tu quitté le groupe de ton propre chef suite à tes problèmes ?

 

C’est une décision commune en grande partie. Je ne le voulais pas mais je le devais. Ils ont travaillé avec le plus parfait des chanteurs, STEVE PERRY, et bien qu’il n’ait plus été du groupe, ils ont continué. Une nouvelle fois, ils pouvaient encore continuer mais sans moi… C’est réaliste et c’est le fonctionnement de l’industrie musicale !

 

Tu parlais tout à l’heure de DEF LEPPARD, ils sont l’exemple inverse ! Suite à l’accident de RICK ALLEN, ils l’ont attendu !

 

Ces gars sont fantastiques ! Chacun d’eux dégage une telle énergie ! On ne peut que les respecter car ce qu’ils ont fait pour leur batteur est fantastique. Le peu de temps que je les ai rencontrés, je les ai admirés. Je les aime beaucoup.

 

Alors comment expliques-tu que JOURNEY n’ait pas procédé de la même façon avec toi ? La pression était telle qu’ils ne pouvaient pas se poser un peu ?

 

Tu sais voilà trente qu’ils tournent et la liste de leurs membres est aussi longue que la moitié de mon bras. Je crois qu’ils en sont au cinquième chanteur maintenant et c’est ce genre de groupe… Cela ne fait pas d’eux de mauvais gars. Cela se fait comme leur organisation le veut… C’est leur façon de procéder dans le business à l’inverse de DEF LEPPARD. Et s’il leur était facile de changer STEVE avec lequel ils ont vendu des millions de copies, il leur était aussi facile de me changer ! C’est dur à avaler en premier lieu, mais penser de la sorte me le fait vivre plus aisément.

J’en reviens à RICK ALLEN ! Il a été très bienveillant envers moi. Je me souviens que lorsque tous les membres s’asseyaient individuellement près de moi, nous discutions à propos de santé. Ils m’ont donné des références de livres de santé et de médecine. C’est marrant que tu me parles de RICK, c’est cool !

 

ff5tallstories076ps.jpgPassons à un autre sujet…

 

Une dernière chose sur JOURNEY ! Que ce soit clair… Ils sont venus me chercher alors que je tapais du marteau ou magnais le pinceau. Ils m’ont projeté sur le devant de la scène face à des milliers de personnes pendant toutes ces années et je n’ai aucun regret, ni aucune animosité envers eux. Ils m’ont donné une deuxième chance ! C’est difficile à comprendre mais je choisis d’en garder le côté positif. C’est ainsi que je m’applique habituellement pour gérer ma vie.

 

Quel artiste avec lequel tu as travaillé t’a le plus impressionné ?

 

Quand j’étais plus jeune, j’ai été choriste pour MICHAEL SCHENKER en 1984.

 

Mais tu n’as rien enregistré avec lui !

 

Non, je l’accompagné lors d’une tournée Nord-Américaine de MSG. J’ai donc eu l’opportunité de travailler avec ce groupe et j’étais en admiration devant ce type. Et GARY BARDEN, quel chanteur ! MICHAEL SCHENKER est devenu l’un de mes guitaristes préférés parce que j’ai pu le regarder jouer devant moi tous les soirs pendant deux mois. Il est brillant ! Il a eu des années difficiles mais il jouait si bien à l’époque ! Cela a été ma première expérience professionnelle dans le business. Personne n’a jamais su que je jouais derrière mais j’ai joué avec lui ! Ils avaient besoin d’un guitariste mais mon jeu n’était pas assez bon, ils préféraient ma voix !

C’est bizarre pour un groupe de HARD ROCK d’avoir besoin de choristes … Ils m’ont donc gardé sur scène !

 

Le line up de l’époque GARY BARDEN est à mon avis le meilleur qu’ils aient eu…

 

Oui et j’ai également apprécié l’album ASSAULT ATTACK. J’aime GRAHAM BONNET, j’aime les chansons. Mais oui, je préfère également GARY BARDEN dans le MSG. J’adore GARY, je l’adore ! Je ne l’ai pas vu ni ne lui ai parlé depuis plus de vingt ans… C’est un gars super. Je ne sais pas pourquoi MICHAEL et lui m’appelaient « YOUNG BRUCE SPRINGSTEEN ». Je pense que je devais lui ressembler. (rires)

 

N’as-tu jamais pensé contacter MICHAEL ?

 

Cela me m’a pas traversé l’esprit. Il semble tourner beaucoup ici et là. Je n’ai jamais essayé de l’appeler mais qui sait ? J’aimerais qu’il joue sur l’une de mes chansons sur un album solo ! Je l’espère ! Je cherche à inviter de nombreux guitaristes et jouer avec lui serait fantastique. Il faut que je m’en souvienne.   

 

 

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Et si nous parlions enfin de ton nouvel album SKYSCRAPER ?

 

C’est une bonne idée ! (rires)

 


ff5tallstories037ps.jpgPourquoi cela a-t-il pris si longtemps avant de te voir revenir avec TALL STORIES ?

 

J’étais occupé avec JOURNEY et après mon départ, je me suis souvenu que nous avions commencé en 1996 à écrire et à enregistrer un superbe deuxième album qui n’a jamais vu le jour. J’ai pensé opportun de le faire maintenant en profitant de ma notoriété d’avec JOURNEY. J’ai donc contacté mon guitariste et vieil ami JACK MORER. JACK était... S’il y avait un leader dans le groupe, c’était lui ! Il a toujours été un musicien talentueux. Il est issu d’une vieille école de musique en Floride. Un très bon guitariste. J’ai donc pensé qu’il en serait le meilleur producteur parce qu’il connaît mieux la musique que personne. Malheureusement, JACK est un garçon très occupé et cela a pris deux ans et demi pour l’achever (rires). Une autre raison pour laquelle cela a pris si longtemps : les parties originales de batterie avaient besoin d’être réenregistrées car leur enregistrement était trop pauvre. Nous avons essayé des procédés pour les rendre plus actuels. Nous avons tenté tout ce que nous pouvions parce que nous en aimions la performance de TOM DEFARIA. Nous avons sauvé ce que nous pouvions et quand le moment est venu de mettre en boîte la batterie, TOM n’était pas libre. Nous avions une date butoir et nous avons donc fait appel à de merveilleux batteurs de sessions de NYC.  

 

Je me posais justement cette question, pourquoi faire appel à d’autres, TOM n’est-il pas compétent ?

 

Oh non ! Il n’était pas question de le remplacer. TOM est un « killer drummer » et sans lui les titres n’auraient pas existé puisqu’il est sur les parties d’enregistrements d’origine. Nous ne pouvions pas faire autrement. Comment au départ savoir que cela prendrait deux ans et demi ? Le moment venu, nous avons dû prendre cette décision difficile mais il figure bien sur plusieurs des titres. 

 

Cette décision l’a certainement frustré sachant que vous enregistriez enfin votre deuxième album ! 

 

Je suis sûr qu’il aurait préféré jouer sur le disque. Mais comme je l’ai dit tout à l’heure, TOM a quitté le groupe un an avant que cela ne casse et cela n’a pas dû être si difficile pour lui. Mais nous lui avons cependant demandé de revenir car il est performant. Et puisqu’il ne le pouvait pas nous avons choisi d’autres que lui.

 

Il aurait peut-être apprécié d’avoir une nouvelle chance et donc d’être plus impliqué…

 

Oui et non. La situation est que (et c’est ce que de quoi nous nous occupons actuellement pour la tournée que nous ferons) nous avons tous des passés différents qui font prendre des décisions distinctes. TOMMY a fait sa propre carrière et a bâti une très belle famille, avec de beaux garçons et une jolie femme, dans une magnifique maison à la campagne. Notre décision et c’est aussi la sienne, c’est de ne pas nécessairement être de la partie avec TALL STORIES pour cette fois-ci. Tu tournes à droite ou tu tournes à gauche… Nous ne lui en voulons pas, il a décidé de faire autre chose et c’est ok ! Pour info, lorsque nous nous sommes reformés pour le FIREFEST, TOMMY est le premier auquel nous ayons pensé parce que c’est notre histoire, notre groupe. Il nous a donné sa bénédiction pour procéder ainsi. Quoiqu’il en soit la porte lui est toujours ouverte et nous l’accueillerons les bras ouverts !

 

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La reformation n’était au départ prévue que pour le festival du FIREFEST ?

 

Oui. Nous avons été contactés par KIERAN, le promoteur du festival. Nous avons trouvé l’idée bonne car nous savions que le disque était sur le point de sortir à cette période. Hélas, cela n’a été que plus tard.

 

Les fans présents auront-ils eu toutefois la primeur de quelques titres de SKYSCRAPER ?

 

Bien sûr car je pense que ces titres sont la meilleure représentation de ce que nous sommes même si bien des années se sont écoulées. C’est à dire plus diversifiés qu’ils ne l’étaient sur le premier album. SKYSCRAPER est à mon sens la vraie expression de notre personnalité.

 

Qu’as-tu pensé du FIREFEST ?

 

Pour le peu que nous ayons répété (deux ou trois fois), nous avons donné un bon show. De ce que nous pouvons offrir, cela n’est que la partie visible de l’iceberg. Nous n’avons pas répété énormément et nous sommes une très vieille machine… Je crois que, bien que nous ne soyons pas des perfectionnistes (je ne crois pas en la perfection), nous avons fait de notre mieux. Le meilleur reste à venir.

 

Comment le public a-t-il réagi ?

 

Il y avait là des fans de TALL STORIES. J’en suis très satisfait. Il y avait de nombreux groupes et le public a fort bien réagi. Le plaisir était partagé. Nous avons vécu un bon moment, immensément ! Nous avons rencontré beaucoup d’amis et de nouveaux fans et nous sommes ravis de cette opportunité.
Quelles sont les réactions au sujet de SKYSCRAPER ?

 

Tu sais quoi ? Les critiques sont meilleures que ce à quoi nous nous attendions ! Le retour est très bon et ce que j’en retiens, c’est que c’est un deuxième album très différent du premier. Personnellement, en tant qu’auditeur, ce que j’attends, c’est une évolution. Et pour répondre à cela, je dirais ce n’est pas le rock mélodique du premier que vous attendiez ! Nous avons voulu rompre avec cela et être honnêtes avec nous-mêmes.

 

Pourquoi ce titre ?

 

Nous sommes de NEW YORK. Nous y avons grandi et elle fait partie de moi. J’ai eu l’opportunité de parcourir le monde, pas entier mais en grande partie, et je peux te dire que NYC est unique et un endroit spécial ! J’ai une très forte attirance pour ma ville. Lorsque tu t’y promènes et que tu regardes en l’air, tu vois ces magnifiques gratte-ciel (les plus anciens en particulier comme l’Empire State Building) qui en sont la marque de fabrique. Ils sont des symboles. Pour moi, ce titre était évident car TALL STORIES est de NEW YORK. Le jour où j’y ai pensé, j’avais quand même quelques verres de vin dans le nez… J’ai pensé sur le moment que c’était une idée géniale ! J’ai dû boire une bouteille de vin… Ah, ah, ah ! Quand je me suis réveillé le jour qui suivait, j’ai pensé que c’était un bon titre… Ah, ah, ah !

 

SKYSCRAPER peut aussi raviver les mauvais souvenirs du 11 septembre...

 

Oh oui ! Pour être honnête avec toi, cela m’a un peu freiné à l’intituler ainsi… Je n’ai en tous cas pas voulu ressasser ce jour particulier. Quand tu vis à NYC, il t’est impossible de ne pas connaître quelqu’un qui n’ait pas été affecté. Si cela n’a pas touché ta propre famille, tu connais forcément quelqu’un qui l’a été. Personnellement, quelqu’un avec qui j’ai travaillé il y longtemps déjà y a péri. J’ai aussi une cousine qui y travaillait encore une semaine avant ! Son entreprise a déménagé des  Twin Towers pour le New Jersey… C’est quelque chose que nous n’oublierons jamais…  

 

51%2Bh7FVC3xL._SL500_AA240_.jpgComme on le disait, SKYSCRAPER n’a plus rien à voir avec votre premier album et…

 

Ah non ! Je ne suis pas d’accord, ah, ah, ah !

 

Il est donc très influencé par…

 

Par qui ?

 

Par qui ? Par LED ZEPPELIN !

 

Définitivement. Je ne peux pas le nier. Une partie du disque aurait pu cependant figurer sur le premier, je pense à TOMORROW, STAY et ALL OF THE WORLD. Ils sont plus mélodiques.

 

TOMORROW ? Il me faudra la réécouter, je ne suis pas trop d’accord…

 

TOMORROW est au croisement de LED ZEPPELIN « The song remains the same » et U2… Je ne sais pas… un titre rythmé de U2. Nous sommes très influencés et inspirés par le groupe de BONO.  

 

Je dirais peut-être les albums BOY et WAR.

 

Oui, c’est ça. Pour en revenir à la question… Où en étions-nous ? Quelle était la question ? (rires)

 

Je ne sais plus ! (rires) Nous en étions à LED ZEPPELIN.

 

Oui. Ce à quoi je pensais l’autre jour… lorsque nous avons réalisé notre premier disque, l’industrie de la musique changeait entre 1992 et 96 et particulièrement quand le Grunge émergeait, les groupes se grattaient la tête. Nous étions à la différence techniques. Je ne me comparerais pas à LED ZEPPELIN, QUEEN ou les BEATLES, mais lorsque tu écoutes leurs meilleurs albums, du premier au dernier titre, il y a une certaine approche de la musique qui fait que rien ne se ressemble. Et avec SKYSCRAPER, nous avons pris ce risque, même s’il n’est que notre deuxième disque, d’y inclure une collection de chansons qui fonctionnent. Et elles fonctionnent ! Elles ne me lassent pas, elles captent mon attention. La plupart de mes disques préférés, lorsque je les ai écoutés pour la première fois n’ont pas accroché et j’en suis pourtant devenu fan. J’espère que c’est le cas pour cet album et que les gens l’écouteront trois fois pour l’apprécier de la même façon ! 

 

Cela a été très surprenant en effet à la première écoute car je m’attendais à la suite de TALL STORIES mais je comprends cela dans la mesure où quinze années nous en séparent. Vous avez tous travaillé et évolué dans des groupes de différentes natures, vous avez changé d’état d’esprit et c’est normal. Personne ne peut vous en vouloir.

 

Oui, nous évoluons, nous grandissons…

 

Vous grandissez mais pourquoi lorgner du côté de LED ZEPPELIN ? C’est très ancien ! Prends cette réflexion du bon côté !

 

Oh ! C’est ok ! Je comprends ce que tu veux dire. Je t’explique pourquoi. Nous avons procédé pour écrire les chansons de la manière suivante : nous avions à choisir entre quarante chansons et le disque aurait dû sonner comme en 1991/92. Mais nous n’avons eu la possibilité de le sortir  que quinze ans plus tard… C’était un risque. Aurait-il survécu au courant actuel ? Et ce que tu dis est vrai, il est influencé par LED ZEPPELIN…

 

Dirais-tu que tes compositions qui dataient des années 90 étaient démodées ?

 

Non, je ne dirais pas cela. Mais c’est ce que nous avons voulu, ce que nous avons fait en toute conscience afin d’en retirer le meilleur. Nous l’avons fait sonner « retro » comme les «CLASSIC ROCK » que l’on entend aujourd’hui qui vivront à jamais. C’est comme le Blues, on le jouera toujours. Je pense que la plupart des groupes aujourd’hui enregistrent comme nous l’avons fait sur SKYSCRAPER. Nous avions suffisamment de matériel pour contenter les fans de TALL STORIES en attente d’un deuxième album mais comme tout groupe nous voulions évoluer, grandir. Il démontre également les personnalités de chacun de nous, personnalités qui n’étaient pas suffisamment appuyées la première fois. Tu vois ce que je veux dire ? Je n’ai pas d’excuses, ni de regrets car j’en suis très fier. Et j’aurais aimé que cela se soit réalisé quinze ans plus tôt… mais mieux vaut tard que jamais !

 

LED ZEPPELIN, U2… je ressens aussi une certaine similitude au niveau des claviers sur le titre ORIGINAL SIN avec GENESIS à l’époque d’ABACAB. Es-tu d’accord avec cela ?

 

Oui, je me souviens d’ABACAB. JACK a réalisé un très bon boulot et particulièrement sur la fin du morceau. Cela colore la chanson. Nous sommes des fans de musique et j’apprécie des groupes comme LED ZEPPELIN, BLACK SABBATH, U2 et COLDPLAY aussi… Nous écoutons et nous apprenons… JACK a joué aussi de belles parties sur ALL OF THE WORLD.

 

Je suis peut-être dans le faux mais n’y-t-il pas également une teinte POLICE à l’époque de GHOST IN THE MACHINE dans les chœurs ? Tu connais cet album ?

 

Bien sûr que le connais ! J’adore POLICE. Oui, je dirais oui car nous créons en fonction de notre environnement. Tu pioches ici et là et tu en gardes le meilleur. Si tu apprends de POLICE, de U2 ou de GENESIS, tu pars dans la bonne direction. Nous avons eu l’honneur de travailler avec le batteur NIR Z qui a eu l’opportunité d’œuvrer avec GENESIS. C’est un batteur exceptionnel. Il a joué sur les titres TOMORROW et ALL OF THE WORLD.

 

Comment décrirais-tu l’ambiance de l’album ? Et quels  sujets abordez-vous ?

 

Pour ma part, je les aurais préférés plus positifs. Il faut dire que quand nous les avons enregistrés, ils étaient un peu sombres, cyniques. Mais ils reflètent des expériences de la vie… Nous n’avons pas toujours vécu des jours parfaits, c’est pourquoi une chanson telle NO JUSTICE. Ah, ah, ah... Nous ne voulons pas passer pour des victimes ou des bébés qui pleurent mais cela fait partie de la vie et tout le monde peut ressentir cela.

Si je devais réécrire les textes aujourd’hui, ils seraient différents. Bien plus positifs mais ils traduisent notre état d’esprit de l’époque.

 

Si tu les réécrivais donc aujourd’hui, quels en seraient les thèmes ?

 

L’espoir et le changement et ce en rapport avec mon nouveau Président. Ah, ah, ah !

 

Que penses-tu de lui ? Crois-tu en lui ?

 

Voilà bien longtemps que j’ai cru en mon Président !  Il m’inspire moi et la nation elle-même. Il insuffle une énergie qui depuis longtemps n’était plus. Nous avons vécu des années sombres que ce soit avec les Démocrates ou les Républicains, et tous attendent un changement positif. Ce que je suggère, c’est que tous les Républicains achètent mon album SKYSCRAPER ! Ah, ah, ah !

 

L’espoir est grand, effectivement !

 

Oui, chez les Démocrates comme chez les Républicains.

 

Voilà quelques semaines, je discutais avec ROBERT BERRY et nous évoquions la crainte d’un assassinat.

 

Oui, tu as tristement raison. Nos espoirs seraient vains. Cela ne sera pas facile. Il attend que tous sursautent pour leur propre bien-être, pas pour le pays ni le monde, mais pour eux-mêmes. Et ceci afin que tous partent dans la bonne direction. S’il inspire lui-même les gens, notre monde sera meilleur demain.

 

D’autant que les USA règnent sur le monde…

 

Ce n’était pas mon idée, ne me blâme pas ! Ah, ah, ah ! Je suis juste né ici ! Ah, ah, ah !  Quand Obama a été élu, j’étais fier d’être américain ! Tout le monde devrait avoir de la fierté envers sa nation. Que tu vives ici ou ailleurs ! Ceci dit, être Président des Etats Unis n’est pas un job facile. Jamais je ne l’aurais fait ! Je crois qu’Obama est né pour cela, pour diriger dans une période sombre. Il est la bonne personne au bon moment, à la bonne place. Nous l’espérons !

 

Nous verrons dans quatre ans !

 

Ah, ah ! Oui, nous verrons ! Quand tu penses, tous les deux ans, ils courent tous en campagne ! Y’en a marre ! J’éteins la télé ! Ils vendent déjà de la soupe…

 

STEVE, tu en oublies ton album…

 

Oui, revenons-y !

 

Certains textes parlent d’amour. Y crois-tu ? Es-tu toi même en amour ?

 

Oui, je crois en l’amour. Et oui, je suis en amour. Et sous différentes formes… J’ai trouvé par chance quelqu’un qui m’aime et je le lui rends bien. Je pense que l’on a besoin de donner dans la vie car c’est trop égoïste que de ne vivre que pour soi. Donner de soi fait partie de la vie. Partager.

 

Qui est CLEMENTINE ? 

 

La chanson CLEMENTINE est une vieille chanson folk du Sud d’une centaine d’années peut-être. On trouve une infime partie de cette chanson dans la nôtre. Il faut faire appel à l’imagination et au mystère pour la comprendre. Elle évoque une émotion différente d’une personne à l’autre. C’est ce qui est intéressant en matière de musique et de paroles.

 

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La chanson YOU SHALL BE FREE est dédiée à la mémoire de Curtis Flakne et Nick Cirillo. JACK en a écrit les paroles, qui sont-ils ?

 

Curtis était le meilleur ami de JACK, le plus cher. Il s’est ôté la vie et cela a énormément affecté JACK comme chacun le serait. Si tu te souviens du premier album, CRAWLING BACK lui était aussi dédiée. Quant à Nick, il était quelqu’un qui adorait la musique. Je lui ai dédié l’album dans son intégralité. Il aimait la vie… YOU SHALL BE FREE est à propos de ce qu’il aimait et il était certainement celui qui souhaitait le plus voir sortir ce deuxième album de TALL STORIES. Nick était mon meilleur ami. Si tu écoutes les paroles de cette chanson, elles disent que nous pouvons avoir l’espoir de trouver un meilleur endroit où reposer en paix. Ils restent tous deux dans nos mémoires. C’est un de mes morceaux préférés de l‘album.

En parlant d’influences pour ce disque, il l’est aussi par ROD STEWART, les FACES et JEFF BECK. Il y a beaucoup de SMALL FACES et HUMBLE PIE. C’est une face de TALL STORIES que nous n’avons jamais montrée sur le premier disque.

 

Le texte de YOU SHALL BE FREE est triste. Selon toi, la mort peut-elle être une libération pour ceux qui souffrent ?

 

Honnêtement  ? Peut-être pour certains. Pour moi non, car la vie est trop précieuse. Mais je ne suis qu’un exemple sur cette planète et j’ai eu de la chance dans la vie en comparaison à d’autres. Je ne peux pas parler au nom de tout le monde mais moi, je choisirais la vie plutôt que la mort. La vie est trop précieuse pour quitter cette planète prématurément.

 

La mort t’effraie-t-elle ?

 

Enfant, rien ne m’effrayait plus ! J’ai perdu mon père très vite, mais j’ai toujours ma mère qui est fragile. C’est incroyable, je ne dis pas qu’ils attendent cela mais quand tu vis près de gens de quatre vingt ou quatre vingt dix ans qui sont prêts à passer de l’autre côté, tu t’aperçois qu’ils n’en ont plus peur. Je pense qu’ils arrivent à être en paix avec eux-mêmes. . Es-tu d’accord ?

 

Pour des personnes très âgées ou très malades… mais pas avant ! Et surtout pas quand tu as de jeunes enfants !

 

Bien entendu… Dès l’instant où tu as de jeunes enfants, tu renais et rester vivant est la meilleure chose pour eux. Car tu les vois grandir et avoir eux-mêmes des enfants. Quelle meilleure raison que de rester vivant et d’être là pour eux ? Non, il n’y a pas de raison de…  Allez, parlons d’autre chose… J’ai un fils de 20 ans et je suis malade d’en être aux alentours de 50 ! (rires)

 

J’en retiens donc que vous n’êtes pas suicidaires dans TALL STORIES !

(rires) Oh, non ! Non, définitivement ! C’est marrant que tu m’amènes sur ce terrain. Nous aspirons à vivre longtemps.

 

ff5tallstories091.jpgJACK a signé lui aussi des chansons, comment avez-vous procédé à l’écriture ?

 

Oui, tout à fait. Le processus d’écriture était collectif à nos débuts avec pour principaux auteurs KEVIN (TOTOIAN, basse), JACK et moi-même. JACK avait un tout petit appartement où nous écrivions encore et encore. C’était vraiment un travail de groupe mais il est vrai que la majorité des titres sont signés par JACK et moi. JACK est un très bon auteur et nous avons écrit quelques nouvelles chansons pour un disque de TALL STORIES. Obtenant un bon retour à propos de notre album actuel, je te promets que cela ne prendra pas dix huit ans pour en enregistrer un autre ! Deux ou trois ans tout au plus ! Nous apprécions toujours être ensemble. KEVIN et JACK sont de bons auteurs et j’aime travailler avec eux. Nous ferons un autre disque !

 

Vous avez joué en octobre dernier au FIREFEST comme nous en parlions, donnerez-vous d’autres concerts bientôt ?

 

C’est ce sur quoi nous travaillons en ce moment. Nous voyons ensemble s’il est possible d’organiser une logistique qui nous permette de jouer avec les membres originels. Si cela n’est pas le cas, nous ferons notre possible  pour jouer le disque sur scène car sa vie en dépend… Personnellement, je veux jouer ces chansons en live. C’est une partie de moi et je veux la partager. C’est une de mes façons de partager. Sinon, je jouerais bien cela en acoustique et viendrait avec moi qui le souhaite, JACK et KEVIN… Cela pourrait être une solution. Mais je crois que ces chansons doivent vivre en puissance avec des amplis Marshall et une batterie. Nous sommes un groupe de Rock’n’Roll et je préfèrerais que ces titres soient joués de cette manière.

 

Et s’ils vous plait, ne pensez pas qu’aux USA ! Venez en Europe, en France et pas seulement à Paris !

 

Donnes-moi ton adresse ! (rires)


ff5tallstories125ps.jpg 

Des festivals sont-ils prévus ? Vous n’en avez joué jamais en Europe.

 

Non jamais. J’en rêve pour cet été ! J’en ai fait quelques-uns avec TYKETTO, c’était génial ! En Allemagne, un club à Lyon. Tu vois, le FIREFEST, c’est trop court… Nous aurions préféré jouer plusieurs semaines. Ce sera pour une autre fois et le plus tôt sera le mieux !

 

STEVE, je te souhaite le succès avec ce nouvel album et je te remercie pour cette interview.

 

C’était avec un grand plaisir, Olivier !

 

 

 

Entretien téléphonique du 6 février 2009
Photos promo (live FIREFEST V - 2008) : FRONTIERS Records


Chronique TALL STORIES - SKYSCRAPER :

Cliquez pour lire la chronique !

 

 



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Publié dans Interviews

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